Présentation


Passionné de photographie depuis plus de 20 ans, passé photographe professionnel en 2004, Matthieu Dupont travaille régulièrement pour de nombreuses institutions, entreprises, associations et pour la presse écrite, en Ardèche principalement mais également dans tout le sud de la France. Reportages, portraits, événements sportifs et culturels, tourisme, nature, corporate, journalisme, photographie aérienne (drone)… constituent son champ d’action. En parallèle, il expose régulièrement des séries plus personnelles et artistiques, notamment en noir et blanc.


Quand une photo rassemble tout un poème…
Ce qui fait un bon photographe, ce n’est pas la technique. Ce qui fait une bonne photo, ce n’est pas le cadrage. Bien sûr que les deux sont importants, mais ce qui attire l’oeil, ce qui suscite l’émotion… est bien au delà.
Les photos que Matthieu Dupont expose à Ailhon jusqu’au 29 août ont ce « petit quelque chose en plus » qui attire le regard. Un mystère, une poésie, l’ébauche d’une histoire que le photographe a échafaudée dans sa tête et dont il nous livre une part du secret, juste assez pour nous intriguer… Matthieu Dupont travaille en noir et blanc, c’est sa palette de base pour éviter des images trop plates. Il aime construire son image, prendre son temps pour que les divers éléments se mêlent les uns aux autres, des passants dont on ne sait rien, ses enfants – ses meilleurs modèles – surpris en pleins jeux, au milieu de la nature, des feuilles mortes, du bois, de l’eau.. Des bulles d’air sous la surface, une vitre embuée, une rivière… L’eau est un élément clé pour lui. Il la photographie sous toutes ses formes, il la transforme, la regarde couler. Matthieu Dupont est un photographe de la matière, qui n’hésite pas à varier les poses, longues ou rapides, pour atteindre le contraste, cette lumière tant recherchée. Cette pellicule sensible qui nous fait rêver.
Valérie Cibot, août 2010, sur l’exposition « Errances photographiques.

Matthieu Dupont , un artisan de la lumière mystérieux, vivant et poétique.
Le travail photographique du discret Matthieu Dupont fait appel au vécu sensible et émotionnel. Au cœur de sa démarche artistique, la liberté d’interprétation et le recours aux éléments naturels (et à l’eau en particulier) suscitent chez le lecteur l’écoute attentive de sa propre musique intérieure.
Rencontre avec cet artisan de la lumière et de la composition.
Albenassien de naissance, Matthieu Dupont cherche d’abord à étudier ce qu’il aime depuis toujours : il entame une formation gestion et maîtrise de l’eau puis protection de la nature. Mais le lien n’y est pas. Il se fera peu de temps après, lors d’une randonnée en solitaire. « J’avais acheté un petit reflex argentique, uniquement pour faire des photos-souvenirs, sans autre intention. Et puis un jour je suis parti en randonnée sur une rivière que je connais très bien, et j’ai passé la journée à faire des photos, vraiment en m’éclatant explique Matthieu Ça a été un véritable déclic, c’est ce jour-là précisément que j’ai décidé de partir sur cette voie. » S’ensuit une formation de quelques mois auprès de Jean-Philippe Vantighem, qui lui enseigne surtout la technique, puis il croise le travail de James Nachtwey grâce au documentaire War Photographer et prend gout au noir et blanc. Il finit par acquérir le statut d’auteur photographe en 2005, autre déclic après une période de timide reconnaissance personnelle de son talent.
Depuis, Matthieu Dupont travaille avec le Conseil Général de l’Ardèche, le Comité Départemental de Tourisme, Le Dauphiné Libéré ou encore des agences de communication. Il a présenté en octobre 2009 sa première exposition, sobrement intitulée « Errances photographiques », à la Salle Volane de Vals-les-Bains. 30 clichés noir et blanc imprimés sur toile mettant en scène le vivant : les rivières, les enfants, la forêt, la lumière et le mouvement. Un jeu d’apparition/disparition inquiétant, insoutenable ou plein d’espoir selon les points de vue. Car c’est aussi là que se situe la prouesse évocatrice, dans l’absence de bavardage du photographe : il restitue la force, sans intellectualisation ni concept. Chacune de ces photos raconte une histoire, assurément, mais laquelle ? Chacune interpelle, fait écho à l’intime, en plus d’illustrer une très bonne maîtrise technique. Avec pudeur et sensualité, Matthieu Dupont propose un univers personnel, intemporel, un voyage au cœur de l’essence et de l’imaginaire, dans la relation qu’entretient l’homme avec les éléments.
S’il ne vit pas encore matériellement de son art, le photographe est néanmoins sur le fil de la passion, et travaille actuellement sur une série de photos sous l’eau, procédé déjà utilisé dans quelques clichés d’ « Errances photographiques ». Sa prochaine exposition devrait avoir lieu à la fin de l’été. Parallèlement, il participe au projet 26 qui invite 86 photographes, dans 26 régions françaises à travailler tous les deux mois sur un thème imposé (gens, habitat, paysage, temps libre, travail, cuisine) et à dresser un portrait de la région et du pays où ils vivent. Gageons que Matthieu Dupont saura donner une vision singulière de ce département sans trahir la quintessence de son travail : l’évocation du mystère et du sensible, l’intime force de vie.
Gaëlle Jeannard, magazine Pleine Tête, avril 2011